lundi 23 mars 2009
97: SLOWDIVE: Souvlaki
Le shoegazing restera, j'ai l'impression, la musique d'une seule génération:les ados ou adulescents de l'époque. Une génération qui de surcroît n'écoute plus ce genre que par nostalgie. Car aussi bons qu'ils aient pu être, la plupart des albums qui ont fait le shoegazing ont vraiment souffert d'une production pas à la hauteur et des groupes avec un potentiel de malade mais sans véritable génie (Chapterhouse est l'exemple qui me vient immédiatement en tête) ont été assez vite oubliés. Ceux que l'on aura retenu au final l'auront dû que grâce à la présence d'une véritable personnalité emblématique: Kevin Shields pour My Bloody Valentine, Andy Bell pour Ride ou donc Neil Halstead pour Slowdive et ce qui nous intéresse aujourd'hui.
Après Just for a Day, premier album intriguant, souvent beau mais ne se détachant pas forcément assez de la masse du mouvement de l'époque, Slowdive décide de pondre son chef d'oeuvre absolu avec Souvlaki. Dès les premières secondes d'Alison, on réalise que Neil Halstead veut marquer les esprits et délivrer un genre qui finalement se mure dans la caricature (on ne voit tous alors les shoegazers qu'avec leurs guitares, jouant sans accords le nez dans les pompes). Alison en effet offre immédiatement une production moins négligée: si le mur du son est toujours là, le chant est clair et limpide, des vrais accords se font entendre, le désenchantement semble au placard et le morceau est juste sublime, ne souffrant finalement que de sa propre surprise d'être si beau, se terminant presque précipitamment.
La suite s'inscrit vraiment dans la continuité de cette ouverture majeure, les perles s'enchaînant comme par magie: les très aériens Machine Gun, 40 Days ou Souvlaki Space Station, les majestueux Here She Comes ou Altogether, le tout simplement sublime When the Sun Hits. Un enchaînement qui nous mène à une véritable mise à nu d'Halstead qui le voit nous offrir le somptueux Dagger, seul avec sa guitare acoustique, comme voulant se détacher de ce mouvement presque déjà mort.
Slowdive reviendra plus tard avec un Pygmalion presque sans aucun intérêt, Neil Halstead ayant sûrement déjà la tête à son projet américain: Mojave 3. Un virage qu'il réussira certes (Out of Tune) mais qui nous rendra souvent nostalgique de l'époque Souvlaki. Une nostalgie fondée mais pourtant pas forcément logique: dans un mouvement aussi éphémère dans l'échelle de l'histoire de la musique, un tel chef d'oeuvre ne peut être qu'unique. Et c'est certainement pas si mal...
mercredi 18 mars 2009
98: UGLY CASANOVA: Sharpen Your Teeth
Le concept de super groupe est dangereux. Mon père m'a toujours dit que ce n'est pas en prenant les meilleurs joueurs du monde que l'on obtient la meilleure équipe possible. Si en musique, ce danger est moins évident, il doit quand même exister quelque part: gestion des égos, combinaison des idées, réelle envie de partager ce que l'on fait de mieux, il faut bien tout ça pour réussir le pari du super groupe. J'ai en tête plus de paris réussis (New Pornographers, Swan Lake) que de totalement inaudibles (Electronic, Stevie Wonder/Mac Cartney).
Ugly Casanova est le projet rêvé pour les fans de ces gens tordus et géniaux qui font de la musique dans l'ouest américain. C'est évidemment la présence d'Isaac Brock, leader de Modest Mouse et demi-dieu pour 28 tonnes de personnes sur cette planète dont votre serviteur, qui rend aussi attractif le travail proposé par ce rassemblement, et ce même si un Califone (Tim Rutili), un Black Heat Procession (Pall Jenkins) et un Holopaw (John Orth) font parties de l'aventure. On arrive en effet souvent à Ugly Casanova après une grosse période de Modest Mouse et une addiction en son leader complexe.
Le paradoxe avec Sharpen your Teeth, c'est qu'il s'imbrique plutôt dans l'univers de Califone, une sorte de folk bancale, difficile et pourtant fascinante. Isaac Brock ouvre des portes plus accessibles à cet univers grâce à des morceaux comme Parasites ou Things I Don't Remember, des chansons qui deviennent vite obsédantes au milieu de cet album. Elles ne sont pourtant que des mises en bouche avant les réelles découvertes des véritables perles que sont Cat Faces, Smoke Like Ribbons ou le chef d'oeuvre absolu Ice On the Sheets.
Après une tonne d'écoute, ce disque ne se vit jamais pareil. Mais à la différence de son prédécesseur au classement, c'est simplement parce qu'il ira se mouvoir dans l'humeur dans laquelle on se trouve. Et aussi difficile d'accès soit Sharpen Your Teeth, c'est bien là une qualité que l'on ne retrouve que dans les grands disques.
Ugly Casanova est le projet rêvé pour les fans de ces gens tordus et géniaux qui font de la musique dans l'ouest américain. C'est évidemment la présence d'Isaac Brock, leader de Modest Mouse et demi-dieu pour 28 tonnes de personnes sur cette planète dont votre serviteur, qui rend aussi attractif le travail proposé par ce rassemblement, et ce même si un Califone (Tim Rutili), un Black Heat Procession (Pall Jenkins) et un Holopaw (John Orth) font parties de l'aventure. On arrive en effet souvent à Ugly Casanova après une grosse période de Modest Mouse et une addiction en son leader complexe.
Le paradoxe avec Sharpen your Teeth, c'est qu'il s'imbrique plutôt dans l'univers de Califone, une sorte de folk bancale, difficile et pourtant fascinante. Isaac Brock ouvre des portes plus accessibles à cet univers grâce à des morceaux comme Parasites ou Things I Don't Remember, des chansons qui deviennent vite obsédantes au milieu de cet album. Elles ne sont pourtant que des mises en bouche avant les réelles découvertes des véritables perles que sont Cat Faces, Smoke Like Ribbons ou le chef d'oeuvre absolu Ice On the Sheets.
Après une tonne d'écoute, ce disque ne se vit jamais pareil. Mais à la différence de son prédécesseur au classement, c'est simplement parce qu'il ira se mouvoir dans l'humeur dans laquelle on se trouve. Et aussi difficile d'accès soit Sharpen Your Teeth, c'est bien là une qualité que l'on ne retrouve que dans les grands disques.
mardi 17 mars 2009
Brésil, je t'aime
Cela fait maintenant à peu près deux ans que j'ai commencé à découvrir la musique brésilienne par l'intermédiaire d'un ami rencontré peu avant et qui est devenu comme un gourou depuis (cela va de la musique aux jus de fruits, ça c'est pour la private joke). Et c'est toujours intéressant de trouver une des sources où une telle influence va s'abreuver. Pour le coup, comme la source en question est totalement incroyable, je ne peux résister à l'envie de la partager à mon tour: myLPdiary permet de mieux découvrir des noms devenus familiers après les multiples écoutes des compiles de David Byrne ou Tropicalias. L'avis est toujours pertinent et le bonheur est quasiment toujours au rendez-vous (surtout au coin des articles sur Tom Zé, Milton Nascimento ou sur le mésestimé 1969 de Gilberto Gil). A vite consulter au soleil avec l'un des nouveaux Tropicanas.
lundi 16 mars 2009
99: SERGE GAINSBOURG: Histoire de Melody Nelson
C'est mon grand blog de l'honnêteté et je vais dire tout de suite une grande vérité qui choquera peut-être ce qui me connaissent le moins (car choquant souvent ceux qui me connaissent très bien): ce disque est le seul disque français de ce Top 100. Et pour cause, j'ai une très mauvaise relation avec la musique de notre pays. Évidemment, ce n'est pas une généralité: j'ai des groupes amis que j'aime sincèrement et d'autres qui m'ont souvent plu ou intrigué. Le problème, c'est que c'est le plus souvent en anglais: en chanson, en général, la langue de Molière m'horripile (je précise que je n'en fais pas le procès: c'est avant tout certainement un truc d'oreille, une chose que je ne comprends pas tout bêtement). Comme tout le monde, j'ai eu mes périodes Dominique A ou Miossec (à chaque fois les premiers albums), Brel ou Bashung, Diabologum ou Little Rabbits, j'aime aussi les Innocents, mais finalement tout ça, toujours à petites doses.
Pire que tout, je ne me prosterne pas devant Gainsbourg. J'ai longtemps cru qu'il ne s'agissait que d'une mode que de crier au génie devant chacun de ses actes. Là, c'est plus normal: enfant, je ne côtoyais que Gainsbarre et je crois que l'image désastreuse qu'il laissait passer ne peut que s'imbriquer que durablement dans la tête d'un petit garçon. Une image qui, malgré la fascination que j'ai pour ce disque, continue de durer: ayant écouté 5000 fois Melody Nelson, la première fois par hasard, je n'ai jamais eu le courage d'aller plus loin et de me plonger dans l'imposante discographie du personnage. Dommage? je ne sais pas.
Je pense que ce n'est même pas la peine de présenter Histoire de Melody Nelson tant ce disque a pu être chroniqué ces deux dernières années. Peut-être juste préciser que chaque écoute est différente: une fois, s'arrêter sur ces textes et cette histoire chantée/narrée par Gainsbourg de manière magistrale; une autre, flasher sur cette rythmique simplement géniale; enfin, s'abasourdir devant ces orchestrations sublimes et jusqu'ici inédites par ici dans ce mariage avec la pop. J'ai souvent lu que la présence de Birkin était tout simplement magique: écoutez tout le reste et vous comprendrez ce qu'est vraiment la magie.
Va vite chez ton marchand de journaux
Bon, au départ de ce blog, je n'avais pas l'intention d'inclure une rubrique 'Revue de Presse'. Je vous rassure, ce n'est toujours pas le cas. Même si, me connaissant, je ne résisterai pas des fois à m'énerver par ici (quoique, j'ai bien résisté pour Lady Ga-Ga dans les Inrocks)....
Bref, là, impossible de résister à l'envie de vous inciter fortement à aller chercher le numéro de Mojo de mars. Pour ceux qui ne connaissent pas, Mojo c'est une espèce de bible mensuelle anglaise que l'on lit plus pour son côté documentaire historique que pour ses chroniques actuelles (quoique souvent plus pertinentes qu'ailleurs). Pour moi qui me suis musicalement fait tout seul à partir du début des années 90, qui n'a vécu qu'avec l'actualité et qui n'a donc principalement qu'une forte culture musicale 80-90-00, Mojo est souvent comme un bouquin de Stevenson dans les mains d'un gamin: une envie de partir à l'aventure et de découvrir ou de compléter des univers musicaux merveilleux.
Et des fois, c'est l'extase: dans le kiosque, on découvre que le nouveau numéro a été en partie écrit pour soi. Dès la magnifique couve où Pete Townshend s'applique son déo géant, je me dis que le hasard fait pas mal les choses alors que j'écoute beaucoup The Who Sell Out depuis quelques jours. Mais quand je découvre le CD supplément du mois, I can see for miles, copié sur la pochette du Psychedelic Sounds de 13th Floor Elevators, une euphorie merveilleuse s'empare de moi. Euphorie à la hauteur du superbe dossier que consacre donc le mensuel au psyché américain de la deuxième partie des années 60. On tourne autour de la compile Nuggets, en s'y aventurant peut-être un peu plus avec un abécédaire parfait et un Cd donc totalement complémentaire (même si l'on retrouve quelques morceaux de Nuggets).
Vous DEVEZ donc vite aller acheter ce numéro fabuleux, mars étant déjà à moitié passé. Promis, j'essaye de me dépêcher de coller la double-page sur le dernier U2-album du mois avant votre passage...
mercredi 11 mars 2009
Pèlerinage
Bon, vous allez finir par croire que c'est une obsession mais là, je suis quand même obligé de l'annoncer: Sunset Rubdown jouera à la Maroquinerie à Paris le 18 avril prochain. Merci David pour cette info.
mardi 10 mars 2009
Toutes veines dehors
Les années impaires chez Wolf Parade sont donc consacrées aux sorties des projets parallèles de leurs membres. Alors que sortira à la fin du mois le deuxième Swan Lake (Spencer Krug avec Dan Bejar et Carrey Mercer, pour un disque que je peux déjà annoncer comme fabuleux, et désolé pour l'effet de surprise) et que je crois savoir de source sûre qu'un nouveau Sunset Rubdown (le vrai projet de Spencer Krug) viendra à nouveau changer notre vie avant la fin d'année, Dan Boeckner, en compagnie d'Alexei Perry, remet le couvert Handsome Furs avec un deuxième album, Face Control.
Du temps a passé depuis Plague Park. Si ce premier essai avait permis de mieux découvrir celui qui n'était à l'époque aux yeux de beaucoup que le complice de Dieu au sein de Wolf Parade, de l'eau a depuis coulé sous les ponts et a permis de quelque peu rééquilibrer la balance. Car sur At Mount Zoomer, le second Wolf Parade, Dan Boeckner a pris une toute autre dimension. Plus présent, plus incisif, plus inspiré aussi, ce dernier fait en effet souvent jeu égal avec Spencer Krug dans ce qui ressemble souvent à un choc de titans. Cette impression est confirmée quelques mois plus tard sur scène: en live, l'ami Dan chante comme si sa vie en dépendait (une impression qu'on ressentait déjà sur disque, impression ultra-présente sur Face Control), toutes veines dehors, et subjugue totalement l'auditoire. Une manière de rendre l'attente du nouveau Handsome Furs encore plus irrésistible.
Concrètement, Face Control est un excellent disque pour peu que l'on dépasse la simple première écoute. Ce n'est pas que l'on doive s'habituer à un univers difficile. C'est même plutôt le contraire: on a en effet tellement pris l'habitude d'entendre Dan Boeckner naviguer dans les eaux troublantes et tourmentées de Spencer Krug que l'on doit s'habituer une nouvelle fois à le voir voguer dans la 'simplicité'. Ici, rien de plus qu'une guitare, un simple synthé et une boîte à rythmes. Un ensemble qui permet de faire totalement ressortir l'élément fort et impressionnant du canadien: sa voix, j'ai même envie de dire sa maîtrise vocale. C'est simple: quand Dan Boeckner chante, on reste sans voix.
De ce fait, comme souvent avec les divers éléments de cette galaxie canadienne, des morceaux viennent littéralement sauter à la gorge et ce surtout dans la deuxième partie de l'album (I'm Confused, Nyet Spasiba, Thy Will Be Done ou ce Radio Kalininbrad estomacant en conclusion). Des morceaux bruts, comme toujours chez Boeckner hyper incisifs, et une nouvelle fois parfaitement entourés par des joyaux totalements prenants, que l'on croirait naîvement plus dociles mais qui représentent au final le coup de boule ravageur qui nous laisse hagards (Evangeline, All We Want Baby is Everything et surtout, surtout, surtout, l'incroyable Officer of Hearts).
Face Control est au final plus tortueux et plus difficile à apprivoiser que son prédécesseur Plague Park. Mais une fois cette démarche faite, il devient indispensable et, évidemment, fort complémentaire dans la pièce montée par ces personnages fascinants que sont les Wolf Parade.
vendredi 6 mars 2009
De si belles foururres
C'est lundi et mine de rien, c'est peut-être le deuxième gros événement de ce début d'année musical après le Merriveather Post Pavilion d'Animal Collective: la sortie du deuxième album d'Handsome Furs, Face Control.
Avant de lire deux-trois mots sur ces murs, petite séance de rattrapage avec Cannot Get Started issu de Plague Park, le premier album du groupe de Dan Boeckner, moitié de Wolf Parade.
Avant de lire deux-trois mots sur ces murs, petite séance de rattrapage avec Cannot Get Started issu de Plague Park, le premier album du groupe de Dan Boeckner, moitié de Wolf Parade.
jeudi 5 mars 2009
100: DEVO: Q: Are We Not Men? A: We Are Devo!
Un top 100, une playlist en général d'ailleurs, c'est un peu comme le tour de France. Il peut y avoir un tas de concurrents, c'est souvent le plus régulier qui gagne et on se souvient toujours du dernier. Heureusement, je ne suis pas assez geek pour connaitre mon top 100 albums par cœur mais forcément, je sais sans réfléchir qui est centième. D'ailleurs, on fait tous pareil: sachant que cette place est particulière, on aime bien la donner à un disque peut-être plus cher que le 95e. On se refait pas.
Le premier album de Devo fait partie de ceux dont on a souvent concrètement besoin. Véritable petite bombe atomique, album totalement atypique, Q: Are We Not Men? A: We Are Devo! marque son époque et devient automatiquement une référence en surfant sur les fondations de la naissante New-Wave, peu avant que les Talking Heads finissent de tout révolutionner. Les deux groupes ont en commun de créer des ponts entre des genres musicaux que l'on n'imaginait pas forcément proches à l'époque, véritables viaducs aujourd'hui (Franz Ferdinand).
Plus tard aussi totalement impliqué dans les Talking Heads, Brian Eno apporte sa pierre magique dans ce premier essai. Uncontrollable Urge assome directement avant que la reprise totalement destructurée de Satisfaction des Stones ne laisse totalement bouche béé. Le temps de reprendre un peu son souffle et arrive la deuxième partie totalement hallucinante de ce premier album avec Jocko Homo, Come Back Jonee ou Shrivel Up. Et surtout, un morceau énorme, véritable pillule euphorisante et référence absolue dans la carrière de Devo (bien plus que Whip it): Gut Feeling/Slap your Mammy.
Q: Are We Not Men? A: We Are Devo! restera le sommet de la carrière de Devo en tant qu'album, le groupe se faisant une spécialité par la suite des singles imparables. Je recommanderai malgré tout le deuxième album, Duty Now for the Future, moins homogène mais par moment tout aussi ravageur. Finalement, à l'image de la carrière de Devo.
Canada, terre promise
Bon, on s'en rendra compte tout au long de l'histoire de ce blog mais j'entretiens un amour fou avec plusieurs groupes canadiens, avec en premier lieu Wolf Parade. Je considère Spencer Krug et Dan Boeckner comme des dieux et leur musique m'a redonné une envie de découverte à un moment où ça commençait à littéralement se tasser. J'aurai l'occasion de reparler de tout ça dans le top 100 (assez haut je précise, évidemment) et quand sortiront les nouveaux Handsome Furs (Dan Boeckner) et Swan Lake (Spencer Krug avec Dan Bejar et Carrey Mercer).
En attendant, petite introduction avec du costaud quand même: une vidéo illustrant l'épique chanson de cloture d'At Mount Zoomer avec Kissing the Beehive.
En attendant, petite introduction avec du costaud quand même: une vidéo illustrant l'épique chanson de cloture d'At Mount Zoomer avec Kissing the Beehive.
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