jeudi 26 février 2009

Mon soleil de Mexico


Écouter un nouveau disque de (Please) Don't Blame Mexico est pour moi une aventure toujours extrêmement particulière et ce car j'ai comme une triple relation avec ce groupe. Évidemment, à la base, je suis fan depuis que j'ai eu la chance et le bonheur de croiser leur page myspace. Ce constat peut toujours paraître très sévère mais PDBM est certainement le groupe qui m'a fait comprendre que le talent musical en France n'était pas mort (doublement d'ailleurs car de fil en aiguille, ils m'auront permis de découvrir Toy Fight, Orouni, The limes et quelques autres, plus ou moins toujours dans la même famille).
J'ai ensuite cette relation quasiment redevable à leur égard: leur deuxième EP sortant à un moment clé de ma vie, devenant vite un disque de chevet, m'accompagnant vers la guérison, me donnant même des envies d'aller mieux et de repartir d'un autre pied. On a tous des disques clés dans notre vie, véritables étapes de celle-ci, qui deviennent forcément des repères et de vrais objets de réconfort: pour ma pomme, le Michel Foucault EP en fait partie pour des raisons autant qualitatives (ce Michel Foucault saved my life absolument démentiel) que personnelles.
Il y a enfin le fait qu'au fil des mois, Maxime, la tête pensante du projet, est devenu un proche ami. Et que du coup, bien naturellement, écouter sa musique donne une dimension bien particulière à celle-ci. Mieux connaitre qui il est, ce qu'il écoute ou son état d'esprit au moment de composer ou d'enregistrer, rend la relation avec sa musique plus intime encore. Et risque d'envoyer parfois balader toute envie d'objectivité.
Au moment de recevoir Carolina Now, je sais donc à quel point son écoute va être particulière. D'autant plus qu'au contraire des deux précédents EP enregistrés en format groupe, cette troisième sortie voit Maxime s'exécuter seul au piano, dans une chapelle de Durham avec aux manettes le vieil ami Brent Ballantyne (plus connu sous le nom d'Henry Sparrow). Intimité risque donc d'être le mot récurrent à l'écoute de cet essai.
Un constat immédiat m'apparait évident à la première écoute: les progrès de Maxime au chant. Tout au long de Carolina Now, la fluidité vocale saute aux oreilles. Et c'est un bonheur total d'entendre chanter aussi bien une mélodie aussi agréablement aguicheuse que celle d'Our National Pride (après pourtant une intro un peu dérangeante).
Les quatre véritables morceaux de ce disque représentent une suite logique des travaux antérieurs de PDBM. Maxime a tout compris à l'art de la mélodie (j'ai presque envie de dire à la Pop en général) et les titres s'enchaînent comme des perles (mention spéciale à The Behinders). J'aurais envie de parler d'exploit: s'aventurer à sortir des morceaux seul au piano est un exercice risqué (on a tous des images horribles en tête de personnes chantant toutes seules au clavier) et après plusieurs écoutes, on a presque envie de donner une note maximale à ce projet.
Carolina Now devient vite un disque ami. De sa limpidité se dégage aussi un côté rassurant: quand la porte se claque au final du sublime 1991, on a tout simplement oublié l'orage menaçant qui gronde au début d'Helmets On. Pour ma part, cela m'offre un refuge supplémentaire. Et m'oblige à remercier encore une fois les trois facettes de (Please) Don't Blame Mexico qui me sont proches.

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